Mercredi 11 janvier 2012 3 11 /01 /Jan /2012 00:46

 

 

Séminaire « Recherches sur la liberté de la recherche en Turquie » 

Organisé par la branche française du

Groupe international de Travail (GIT)

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie »

 

 

Première séance, le 6 janvier 2012, à Paris, EHESS.

 

La première séance du séminaire s’est donc tenue le 6 janvier. Elle a été très riche et constructive. Elle a souligné en introduction le caractère très alarmant de la situation turque au regard des libertés fondamentales, les menaces grandissantes sur les chercheurs et la recherche indépendante en Turquie, le développement d’un nouveau pouvoir d’Etat, toutes ces données soulignant la fin définitive du « printemps intellectuel » en Turquie des années 2000 et l’entrée dans un régime d’oppression politique et de violence d’Etat. Deux sujets particulièrement conduisent l’Etat et le gouvernement à frapper les intellectuels, 1/ lorsque ces derniers persistent dans leur volonté de se saisir des « sujets sensibles », 2/ lorsqu’ils constituent des dissidences tant en Turquie même qu’à l’étranger, surtout si celles-ci émanent de Turcs qui ne peuvent être classés comme kurdes ou autres minoritaires « comploteurs » (aux yeux du gouvernement et de l’Etat turcs s’entend).   

 

 

1/ Point d'information sur les collègues détenus en Turquie, sur les menaces actuelles ; les actions possibles de solidarité ; l’organisation d’une plate-forme d’information et de collecte d’information

 

La discussion a porté sur les moyens de connaître les identités des personnes détenues, professeurs, chercheurs, journalistes d’investigation, étudiants, traducteurs, éditeurs. Une position commune a été fixée : il ne sera pas possible au GITFrance d’établir cette liste par ses propres moyens, même en comptant sur l’aide des autres branches nationale du GITinitiative ; pour certaines catégories de détenus (les journalistes, les professeurs, .. ) des associations professionnelles ou généralistes (type Amnesty) existent qui font déjà un très bon travail, il faudra donc prendre contact avec eux et les inciter à redoubler d’efforts ; en revanche, il existe un vrai problème d’information et d’absence d’associations de veille pour les étudiants. Aussi a-t-il été décidé que le GITFrance allait créer un sous-groupe chargé des étudiants emprisonnés en Turquie. Ce sous-groupe Etudiants en Turquie s’occuperait aussi de la rédaction et de l’envoi des lettres du GIT à tous les détenus en Turquie, et animera une séance du séminaire sur : « Etre étudiant en Turquie aujourd’hui. Conditions d’étude, conditions d’existence » (voir plus bas).  L’activité de ce sous-groupe viserait à produire un savoir de première main sur la situation des étudiants, à établir un corpus précis des étudiants détenus, condamnés ou anciennement détenus, et à coordonner les actions du même type dans d’autres branches du GIT. Le GITinitiative ne souhaite pas, en agissant en faveur de prisonniers emblématiques, de se désintéresser des anonymes. Ce sous-groupe du GITFrance est là pour le prouver particulièrement. Le corpus établi pourrait servir à des études de type sociologique ou historique.

 

 

2/ Réflexion sur l’initiative GIT, ses atouts, ses limites. La question de la veille documentaire et scientifique.

 

a. On a insisté sur l’importance du type d’action inaugurée par la création du GITinitiative, à savoir la démarche professionnelle (i.e. académique et scientifique). Cela implique de travailler en chercheur sur la situation des libertés en Turquie, sur les conditions de la recherche et de l’enseignement, sur les processus judiciaires visant les libertés de recherche et d’enseignement. Cela amène à pouvoir mobiliser des revues de turcologie et des associations disciplinaires sur le modèle de l’Association française de science politique, à organiser des panels ou des journées d’études sur ces sujets. Le séminaire du GITFrance participera de cette démarche et de cet esprit (voir plus bas). La force du GITinitiative, qu’il s’agit de développer encore, est de se présenter non comme des actions nationales, mais comme relevant effectivement d’une internationale de chercheurs (au sens large). Cette définition du GITinitiative constitue un atout dans la mobilisation de l’opinion publique via les médias et les organisations internationales – ceux-ci accordant de la confiance dans les actions de chercheurs lesquelles apportent des savoirs inédits et légitimes.  Cela permet aussi de « dénationaliser » les actions, c’est notamment important pour les chercheurs français dont un contexte où la France est actuellement « inaudible » en Turquie : ce handicap peut être contourné par le GITFrance grâce à son identité scientifique et universitaire.

 

Afin de soutenir cette politique de mobilisation de l’opinion et de logique de réseaux, un sous-groupe Action internationale a été créé au sein du GITFrance. Ce sous-groupe a notamment pour mission de contacter les médias, les ONG, de recenser les informations de la presse internationale et éventuellement de les traduire, de susciter aussi de nouvelles signatures (les listes de signataires sont préparées par Vincent Duclert, Hamit Bozarslan, Diana Gonzalez et Ferhat Taylan), et de répondre aux demandes des différentes des branches créées (par celle de North America souhaitant que des contributions lui soient adressées pour leur blog http://gitamerica.blogspot.com/ ).    

 

b. Relativement à la connaissance par l’opinion publique de l’initiative GIT et à la vocation recherche et production de savoir du GIT, le site www.gitiniative.com sert actuellement de fil quotidien d’informations générales stabilisées. Il sera envisagé à terme de faire de évoluer ce site vers la création d’un véritable outil de travail type « carnets de recherche » / publication en ligne de textes et archivage des données. Les responsables des branches du GIT peuvent utiliser directement le site pour publier des annonces, notamment relatives à l’activité des branches.

Il existe également, pour la connaissance la plus large du GITInitiative, la page globale sur Facebook :

http://www.facebook.com/pages/GIT-Initiative/288505904533560

 

 

3/ Organisation du GITFrance. Ses relations avec les collègues de Turquie en charge du GIT.

 

 

a. Deux sous-groupes ont donc été créés (voir plus haut), Etudiants en Turquie et Action internationale.

 

 

b. Un troisième sous-groupe est constitué, afin de travailler aux échanges avec les collègues en charge des activités du GIT en Turquie.

 

c.  Un nouveau sous-groupe a été envisagé après la séance, portant sur les « sujets sensibles » qui aujourd’hui animent principalement la répression en Turquie, avec le génocide arménien et la question kurde. On considérera s’il devra être nécessaire, pour des raisons pratiques de travail intellectuel, de séparer parfois les études conduites spécifiquement sur les deux sujets.  

 

d. Il serait important aussi qu’un sous-groupe puisse se constituer autour des pratiques judiciaires et pénitentiaires de l’Etat et du gouvernement turcs. Nous lançons un appel à la constitution de ce sous-groupe.

 

e. Ces sous-groupes fonctionnent de manière autonome, avec un ou deux responsables coordonnant chaque équipe (avec leur adresse e-mail pour contact). Ce ou ces responsables pourront, au nom de son sous-groupe et du GITFrance, poster des informations sur l’actuel site de la branche française www.gitfrance.fr.

 

f. Le GITFrance s’organise autour de ces quatre ou cinq sous-groupes. Il propose également un séminaire de recherche sur la recherche (voir plus bas).

 

g. L’actuel site www.gitfrance.fr du GITFrance fonctionne comme un fil quotidien d’information. Il sera envisagé de créer un second site, par exemple sur la plate-forme hypothèses.org, afin de disposer d’un véritable outil de travail type « carnets de recherche » / publication en ligne de textes et archivage des données. Un appel a été lancé, notamment en direction de doctorants, pour la création de ce nouveau site, sachant que la diffusion du savoir scientifique et la création d’outils d’information scientifique appartiennent désormais pleinement aux carrières de chercheurs..

 

 

4/ Le séminaire « Recherches sur la Liberté de recherche en Turquie »

 

La discussion a été également très fructueuse sur ce plan.

 

 

a. Le séminaire sera présenté comme séminaire collectif de recherche à l’EHESS (et non de l’EHESS). Le groupe initial des responsables du séminaire (Hamit Bozarslan, Cengiz Cağla, Yves Déloye, Vincent Duclert, Diana Gonzalez, Ferhat Taylan) sera élargi à d’autres enseignants et étudiants (ces derniers devant désigner en leur sein deux ou trois représentants). Il est préférable de donner au séminaire le titre : « Recherches sur la liberté de recherche en Turquie ».

 

 

b. Plusieurs thèmes de séance ont été proposés. Les intervenants de ces séances futures les organiseront et les prendront en charge (et assumeront ou délégueront la rédaction d’un compte rendu). Il faudra décider des dates en fonction des thèmes (la prochaine séance est d’ores et déjà programmée). Nous remercions à l’avance les initiateurs de ces thèmes de bien vouloir définir une date (le 27 janvier, 17 à 19 h,  id, amphithéâtre ; le 3 février, 17 à 19 h,  id, amphithéâtre ; le 24 février, 17 à 19 h, salle n° 8 ; le 23 mars, 17 à 19 h, salle 8 ; le 11 mai, 17 à 19 h, salle 8)

Nous avons huit thèmes, nous disposons de cinq séances, il convient donc de déplacer trois thèmes si possibles vers la journée d’étude. 

Le point d’interrogation suivant un nom signifie que l’intervenant a été envisagé, mais qu’il n’a ni donné son accord ni même été sollicité formellement.

 

27 janvier : « L’édition dangereuse en Turquie »

 

« Etre étudiant en Turquie aujourd’hui. Conditions d’étude, conditions d’existence » (sous-groupe Etudiants)

 

« Faire terrain en Turquie »

 

« L’autonomie du champ intellectuel »

 

« Les soutiens à la dissidence intellectuelle. Etude comparée sur les cas soviétique, algérien, turc » [thème qui peut s’intégrer à la journée d’étude, en forme de conclusion ou de table ronde, voir plus bas]

 

« Idéologie et pratiques de la négation d’Etat » [thème qui peut s’intégrer à la journée d’étude, voir plus bas]

 

23 mars « Büsra Ersanli, universitaire, chercheuse, intellectuelle en Turquie »

 

« Du procès Ergenekon au procès KCK: continuités des dispositifs juridico-médiatiques » [thème non discuté lors de la séance et proposé par la suite ; thème qui peut s’intégrer à la journée d’étude, voir plus bas]

 

c. La journée d’étude du 22 juin (nouvelle date, amphithéâtre de l’EHESS, 105 bd Raspail) portera sur l’étude des dispositifs de pouvoir visant à l’éradication de la liberté intellectuelle, à partir du cas de la Turquie et d’autres exemples. Un appel à contribution est lancé auprès de tous.

Contributions déjà envisagées :

 

Pour la Turquie, 

 

« Quelle expérience de la prison pour les actuels dirigeants de l’AKP ? »

 

« Du procès Ergenekon au procès KCK: continuités des dispositifs juridico-médiatiques »

 

Un juriste, pour une vision historique du droit anti-liberté d’expression en Turquie ?

 

« Idéologie et pratiques de la négation d’Etat » [thème qui peut s’intégrer à la journée d’étude, voir plus bas]

 

 

Pour des points de comparaison

 

Sur les « lois scélérates » dans la République française à la fin du XIXe siècle ……… etc.

 

 

Table ronde conclusive

 

« Les soutiens à la dissidence intellectuelle. Etude comparée sur les cas soviétique, algérien, turc »

 

 

d. Ce séminaire et cette journée de travail doivent être l’occasion de pouvoir réunir et entendre des collègues animateurs d’autres branches du GIT. Ceux qui ne peuvent se déplacer peuvent adresser des communications écrites qui seront lues et diffusées.

 

e. La venue de collègues de Turquie en France peut donner l’occasion de les inviter au séminaire.

 

 

 

Par gitfrance
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Site de GITFrance (Groupe international de travail)

L'initiative GIT

GIT France est la branche française du

Groupe de travail international (GIT)

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », une initiative internationale d’universitaires, de chercheurs, d’étudiants, de traducteurs et d’éditeurs née à Paris le 21 novembre 2011

- voir la Déclaration inaugurale plus bas -

Informations globales :

www.gitiniative.com

http://www.facebook.com/pages/GIT-Initiative/288505904533560?ref=ts

Des branches nationales sont en voie de création dans de nombreux pays

Branche en France : www.gitfrance.fr

Branche en Amérique du Nord : http://gitamerica.blogspot.com/

Branche en Turquie :  http://gitturkiye.com/

 

 

 

Pour suivre l'actualité des libertés en Turquie

http://www.susam-sokak.fr/ (Blog d'Etienne Copeaux, historien de la Turquie)

http://istanbul.blog.lemonde.fr/ (Blog de Guillaume Perrier, correspondant du Monde en Turquie)

http://turquieeuropeenne.eu/ (site d'actualité et de traductions d'articles)

https://akgonul.wordpress.com/2011/12/ (Blog de Samim Agkönül, historien et politiste)

http://www.imprescriptible.fr/  (sur le génocide arménien)

(liste non exhaustive)

GITinitiative

Groupe international de travail (GIT)

formes de chercheurs et universitaires pour la 

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie »

 

Déclaration inaugurale (Paris, 21 novembre 2011)

 

Une situation critique pour la liberté de recherche et d’enseignement

Les mesures de répression gouvernementale et les attaques portées contre la recherche et à l’enseignement universitaire en Turquie se sont intensifiées depuis 2009. Elles ont atteint un niveau alarmant avec l’arrestation, en octobre 2011, de la professeure et politiste Büşra Ersanlı de l’université de Marmara, du directeur des prestigieuses éditions Belge Ragıp Zarakolu, du doctorant en science politique, éditeur et traducteur Deniz Zarakolu, ou de l’étudiante en science politique de 21 ans Büşra Beste Önder. Ils sont détenus dans le cadre des « opérations [anti] KCK », accusés d’appartenir à ce « Rassemblement social du Kurdistan » que dirigerait la rébellion armée kurde du PKK. Ces accusations ont pour seul objectif de faire taire les intellectuels indépendants et de menacer les chercheurs, les universitaires, les étudiants. La justice en Turquie collabore à ce processus de persécution en généralisant la détention préventive des gardés-à-vues, en ordonnant pour certains d’entre eux (Ragıp et Deniz Zarakolu) leur incarcération dans des prisons de haute sécurité, en réduisant les droits de la défense, en s’acharnant sur les prévenus – comme la sociologue Pinar Selek plusieurs fois acquittée ou les journalistes d’investigation Ahmet Șık et Nedim Șener eux aussi accusés de « terrorisme » dans le cadre des procès « Ergenekon » et maintenus en préventive -, en organisant des procès d’Etat.  

 

Avec la systématisation des arrestations arbitraires depuis avril 2009, et des inculpations pour « appartenance à une organisation terroriste », c’est la possibilité même de mener en Turquie des recherches indépendantes comme celle d’en communiquer les résultats à l’université et à l’opinion publique qui sont visées. Le travail régulier des chercheurs, des professeurs, des étudiants, des traducteurs, des éditeurs, devient périlleux avec une menace permanente sur leur intégrité physique, professionnelle et morale. Leur liberté de travail et d’existence est niée comme est mise en danger la liberté de pensée et d’expression dont elle découle. Près de soixante-dix journalistes sont emprisonnés en Turquie pour avoir fait simplement leur métier, auxquels s’ajoutent les milliers de prisonniers d’opinion raflés dans le cadre de la procédure hors-normes du KCK « qui a conduit à environ 8.000 gardes à vue et 4.000 inculpations. Chaque semaine, des dizaines de noms viennent s’ajouter à la liste. » (Guillaume Perrier, Le Monde, 3 novembre 2011). On ne compte plus les membres incarcérés du parti légal turc BDP (et représenté au Parlement). Cette répression considérable ne touche pas seulement les milieux pro-kurdes en Turquie. D’autres intellectuels libéraux sont arrêtés parce qu’ils s’interrogent sur l’action du gouvernement, sur le rôle des organisations de sensibilité religieuse, sur les pratiques de l’appareil d’Etat. Le Centre américain du PEN considère à plus de mille le nombre d’universitaires, d’écrivains, d’éditeurs et d’avocats arrêtés, tandis que l’Association turque des avocats contemporains (CHD) estime que 500 étudiants sont incarcérés.

 

Les sciences sociales, - la science politique aujourd’hui particulièrement -  paient un lourd tribut à cette bataille pour la liberté scientifique et intellectuelle en Turquie. Le simple fait d’étudier ou de débattre de concepts tels que « démocratie » ou « droits de l’homme », le simple fait de publier des ouvrages sur la diversité culturelle de la société turque, sur les structures de l’Etat, sur l’histoire des minorités (incluant le génocide des Arméniens) peuvent désormais être retenus contre leurs auteurs et les conduire en prison dans l’attente interminable d’un procès.  Après avoir été quelque peu assouplies dans les années 2000, les barrières de la peur paralysent de nouveau la société turque et ses forces intellectuelles. Elles peuvent les détruire. L’intimidation est partout et au plus haut niveau de l’Etat et du gouvernement, comme le rappellent les déclarations menaçantes du Premier ministre Erdoğan, le 18 novembre à Bitlis, à l’encontre de ceux qui s’interrogent sur la légalité des si nombreuses procédures pénales visant la liberté d’expression. Les chercheurs, universitaires, éditeurs, traducteurs, étudiants, tous ceux qui donnent vie aux univers scientifiques et académiques d’un pays doivent désormais se contraindre et s’autocensurer s’ils veulent survivre. A moins d’affronter la police, la justice, les tribunaux et les procès, et pour ne pas évoquer les campagnes de presse insultantes et dégradantes. C’est inacceptable. Et nous protestons avec eux, pour eux et pour ce qui nous unit à eux, le principe supérieur de liberté de recherche et d’enseignement.

 

*

 

L’initiative d’un Groupe international de travail

Solidaires de nos collègues de Turquie, nous appelons les chercheurs et universitaires du monde entier à participer à un groupe international de travail (GIT) « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », et à en créer les antennes dans chaque pays. Ses activités prendront place dans le périmètre régulier des universités, des maisons d’édition et des centres de recherche. Elles auront pour but la production et l’articulation entre elles de connaissances approfondies sur l’état des libertés en Turquie. Elles s’inscriront dans les pratiques habituelles des chercheurs, enseignants, étudiants, traducteurs, éditeurs et vulgarisateurs de la recherche. Elles s’exprimeront au travers de rencontres, de conférences et de séminaires portant sur la connaissance et l’analyse des conditions générales de la recherche et de l’enseignement (en Turquie). Elles se traduiront par de nombreuses contributions de spécialistes, par la production d’un savoir inédit et par sa large diffusion. Ce groupe international de travail réalisera une veille documentaire sur tous les faits relatifs à la situation des chercheurs, universitaires, étudiants, éditeurs, traducteurs persécutés. Il travaillera à la connaissance de l’exercice de la liberté d’expression, de la libre circulation des informations critiques ou non conventionnelles, et de la liberté d’engagement et d’association en Turquie, exercice qui conditionne l’existence de ces libertés plus spécifiques mais néanmoins essentielles de recherche et d’enseignement. Il examinera les processus de construction de la démocratie et les blocages auxquels se heurte la démocratisation en Turquie, historiquement et dans un contexte international renouvelé avec les révolutions du « printemps arabe ». Il se propose aussi de constituer une plate-forme d’information, exposant notamment l’ampleur de l’actuelle répression intellectuelle en Turquie, ou bien le sort personnel des collègues menacés ou emprisonnés, ou encore les questions juridiques, politiques, économiques, sociales relatives au processus de démocratisation. Les faits concernant le monde de la recherche et de l’enseignement en Turquie seront confrontés à la situation générale des libertés intellectuelles et publiques dans ce pays mais aussi à des cas similaires ayant affecté ou affectant d’autres pays et, in fine, aux enjeux scientifiques et universitaires dans le monde.

 

Formé de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants, de traducteurs et d’éditeurs, unis dans cette communauté de principes et de pratiques, le Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » fonctionnera comme un centre de recherche diffusant, dans un langage accessible, les résultats de ses enquêtes. La médiation des activités du GIT sera assurée par tous les moyens à disposition de ses membres, publications scientifiques, carnets de recherche sur internet, colloques, conférences et tables rondes, etc., et toutes ces données seront largement répercutées dans la presse généraliste et les grands médias.

 

Des antennes du GIT seront créées dans tous les pays. Chacune d’entre elles fonctionnera de manière autonome selon les principes de travail, d’éthique et d’objectifs décrits ci-dessus. Leur mise en réseau traduira la force et l’efficacité du GIT « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie ». Ce modèle empirique d’association académique internationale pourra envisager, avec d’autres collègues qui en prendraient l’initiative, d’agir, par la recherche, l’étude et la transmission des savoirs, sur d’autres terrains où chercheurs, universitaires, étudiants, traducteurs, éditeurs, sont menacés dans l’exercice de leur métier et de leur vocation. D’autres GIT « Liberté de recherche et d’enseignement » pourraient ainsi voir le jour, concrétisant une dynamique académique pour les libertés démocratiques.

 

La création du Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » est réalisée à l’initiative de Deniz Akagül, maître de conférences à l’université de Lille-1 (économie), Samim Akgönül, maître de conférences à l’université de Strasbourg (histoire et science politique), Salih Akın, maître de conférences à l’université de Rouen (linguistique), Marianne Baudin, professeure à l’université de Paris-13 (psychanalyse), Faruk Bilici, professeur à l’INALCO (histoire), Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales/EHESS (histoire, sociologie), Cengiz Cağla, professeur invité à l’EHESS (science politique), Renée Champion, chercheuse associée au CHISM/EHESS (littérature arabe et histoire des femmes), Etienne Copeaux, historien de la Turquie, Philippe Corcuff, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Lyon (science politique), Yves Déloye, professeur à Sciences Po Bordeaux et à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (science politique), secrétaire général de l’Association française de science politique, Gilles Dorronsoro, professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (science politique), Vincent Duclert, professeur agrégé à l’EHESS (histoire), Paul Dumont, professeur à l’université de Strasbourg (histoire), Ragıp Ege, professeur à l’université de Strasbourg (économie), Gulçin Erdinç Lelandais, docteure de l’EHESS, Marie Curie Fellow, university of Warwick (sociologie), Didier Francfort, professeur à l’université de Nancy-II (histoire), Zeynep Gambetti, docteure de l’université de Paris-VII (philosophie politique), Eric Geoffroy, maître de conférences à l’université de Strasbourg (études arabes et islamiques), Nilüfer Göle, directrice d’étude à l’EHESS (sociologie), Diana Gonzalez, docteure de l’EHESS (sociologie, esthétique),  Gérard Groc, chercheur associé à l’IREMAN/CNRS (histoire), Deniz Günce Demirhisar, doctorante à l’EHESS et ATER à l’université de Paris 13 (sociologie), Ali Kazancigil, co-directeur de la revue Anatoli (science politique), Iclal Incioglu, doctorante à l’université de Paris 7 (psychologie sociale), Lilian Mathieu, directeur de recherche au CNRS, ENS de Lyon (sociologie), Claire Mouradian, directrice de recherche au CNRS (histoire), Christophe Prochasson, directeur d’études à l’EHESS (histoire), Daniel Rottenberg, docteur en médecine, doctorant à l’université de Strasbourg (histoire), Emine Sarikartal, doctorante à l’université de Paris-Ouest, traductrice et éditrice (philosophie), Ferhat Taylan, doctorant à l’université de Bordeaux et traducteur (philosophie), Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS (histoire), Murat Yıldızoğlu, professeur à l’université de Bordeaux (économie).

 

 

Cette équipe a installé à Paris une première antenne du GIT, le 21 novembre 2011.

 

Pour adhérer à l’antenne française du Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », ou pour susciter la création d’une antenne dans le monde, contacter Hamit Bozarslan, Cengiz Cağla, Yves Déloye, Vincent Duclert, Diana Gonzalez ou Ferhat Taylan : hamit.bozarslan@ehess.fr, ccagla2002@yahoo.com,  yvesdeloye@hotmail.com, duclert@ehess.fr, diana.gonzalez2@wanadoo.fr, ferhattaylan@gmail.com

 

Deux sites internet vous informent : www.gitinitiative.com qui présente l’initiative au niveau international, qui fédère les antennes dans chaque pays, qui recueille leurs travaux et rend compte des actions passées, présentes et à venir, et www.gitfrance.fr pour l’antenne créée en France en même temps que la naissance du GIT.

 

 

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