Dimanche 8 janvier 2012 7 08 /01 /Jan /2012 11:22

Les poursuites contre les journalistes  obscurcissent l'éclat démocratique en Turquie

Traduction de l'article de Dan Bilefsky et Sebnem Arsu, paru dans le New York Times le 4 janvier 2012 :

http://www.nytimes.com/2012/01/05/world/europe/turkeys-glow-dims-as-government-limits-free-speech.html?_r=1&pagewanted=all (traduction par GITFrance « Action internationale »)

 

Istanbul – Il y a un an, le journaliste Nedim Sener enquêtait sur un réseau terroriste de l’ombre que les procureurs considéraient comme coupable de complot contre le gouvernement d'inspiration islamique en Turquie. Aujourd'hui, Nedim Sener est accusé de faire partie de ce complot, et emprisonné dans le cadre de ce que les organisations des droits de l'homme appellent une purge politique des critiques contre le pouvoir.

Nedim Sener, qui a passé 20 ans de sa vie à traquer la corruption du pouvoir, figure parmi le 13 accusés ayant comparu cette semaine, devant le tribunal national siégeant dans l'imposant Palais de Justice d'Istanbul, pour toute une série d'accusations d’appartenance à une organisation terroriste. Parmi les autres accusés on trouve les éditeurs d'un site internet résolument laïc et critique envers le gouvernement et Ahmet Sik, un journaliste qui a réalisé une enquête sur la manière dont un mouvement islamique proche de Fethullah Gülen, un religieux reclus vivant en Pennsylvanie, aurait infiltré les forces de sécurité turques.

à une époque où Washington et l'Europe hissent la Turquie en modèle de démocratie islamique pour le monde arabe, les défenseurs turcs des droits de l'homme affirment que la répression relève d’une logique inquiétante. Plus grave encore, selon eux, sont les signes récents montrant que le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan réprime la liberté de la presse à travers un mélange d'intimidation, d'arrestations, de machinations financières dont la vente en 2008 d'un journal de premier plan et d'une chaîne de télévision à une société lié à son beau-fils. Ces faits de répression risquent d'assombrir l'image d'Erdogan, adulé au Moyen-Orient en tant que puissant leader régional capable de tenir tête à Israël et à l'Occident. Largement réputé pour avoir su mettre au pas l'armée turque et asseoir un gouvernement confessionnel et conservateur qui articule une forte croissance économique à la démocratie et la tolérance religieuse, il s'est montré à plus d'une occasion irritable et susceptible. C'est cette sensibilité proche de l'arrogance qui, aux dires des défenseurs des droits de l'homme, contribue à son hostilité envers les médias d'information.

Selon l'Union Turque des Journalistes, 97 représentants des médias sont maintenant emprisonnés en Turquie, incluant journalistes, éditeurs et distributeurs, un nombre que les associations de défense des droits disent supérieur au nombre de détenus équivalents en Chine. Le gouvernement rejette ces chiffres et insiste sur le fait qu'à l'exception de quatre cas, les personnes arrêtées ont toutes été inculpées pour des activités autres que l'information.

Le ministre de la justice de Turquie, Sadullah Ergin, a critiqué le mois dernier les groupes de défense des libertés civiques pour avoir créé la fausse impression qu'en Turquie trop de journalistes étaient emprisonnés. Selon lui, un nouveau plan pour renforcer la liberté d'expression cette année, fausseraient la réalité et expliqueraient ces perceptions. Mercredi, Nedim Sener, qui est apparu au tribunal pâle et soucieux, a créé la surprise en accusant les responsables de la police sur lesquels il avait enquêté de l'avoir piégé. « Cela fait 11 mois qu'on ne m'a pas laissé une chance de prononcer un seul mot pour me défendre » a-t-il dit à des amis durant une brève pause. « Je suis une victime d'une opération de vengeance – rien d'autre. »

La Cour européenne des Droits de l'homme a reçu en 2011 près de 9 000 plaintes contre la Turquie pour atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression contre 6 500 en 2009. En mars, Orhan Pamuk, un écrivain turc et prix Nobel, a été condamné à une amende de 3670 dollars pour sa déclaration dans un journal suisse : « Nous avons tué 30 000 Kurdes et un million d'Arméniens. »

Les défenseurs des droits de l'Homme disent craindre qu'avec la nouvelle influence régionale prêtée à la Turquie, les états-Unis et l'Europe ferment les yeux sur ces violations des droits de l’homme et ne s'opposent pas à l'autoritarisme qui s'y développe. « La démocratie turque peut être une bonne référence en comparaison avec l'égypte, la Libye ou la Syrie. » s'est exprimé Hakan Altinay, docteur à la Brookings Institution. « Mais toute la région souffrirait si la Turquie était autorisée à négliger les valeurs de la démocratie libérale. »

L'arrestation de Nedim Sener, 45 ans, reporter d'origine allemande qui travaillait pour le journal Milliyet à l'époque de son arrestation, est parmi les manquements les plus flagrants à la liberté de la presse, selon les défenseurs des droits de l'homme. Ce journaliste a été honoré en 2010 du prix de héros mondial de la liberté de la presse de l'Institut International de la Presse pour son reportage sur le meurtre de Hrant Dink, un éminent journaliste arméno-turc assassiné à Istanbul en 2007.

Nedim Sener pense être en prison pour avoir osé écrire un livre critiquant la négligence de l’État turc qui a échoué à empêcher l'assassinant de Hrant Dink. Ses avocats affirment que l'accusation repose sur de fausses preuves, dont un fichier portant son nom qui a été mystérieusement installé par un virus sur un ordinateur appartenant à OdaTV, un site internet antigouvernemental, d'après les conclusions d'une équipe indépendante d'ingénieurs en informatique. Nedim Sener est détenu depuis sept mois sans chef d'accusation. S'il est condamné, il risque jusqu'à 15 ans de prison. « Nedim Sener est accusé à partir de rumeurs et de fantasmes » a déclaré son avocat Yucel Dosemeci. « Il est pris pour cible pour créer une culture de la peur. »

Fin décembre, la Turquie s'est attirée de nouvelles critiques après la mise en détention d'au moins 38 personnes, pour la plupart journalistes, pour de soi-disant liens possibles au groupe séparatiste kurde. Mais selon les critiques, des dizaines n'ont été arrêtés que pour avoir exprimé un soutien général au droit des Kurdes, une minorité depuis longtemps opprimée ici. Au cours de l'année passée, le gouvernement a arrêté d'éminents journalistes comme Nedim Sener ainsi que d'anciens ou actuels militaires, intellectuels, hommes politiques qui ont été liés à ce que les responsables du pouvoir qualifient comme de complot visant à renverser le gouvernement au moyen de l’organisation « Ergenekon ».

En quatre ans d'enquête aucun des 300 suspects mis en examen dans l'affaire n'ont été reconnus coupables alors même que 8 000 pages d'actes d'accusations ont été dressées par les tribunaux, dont la plupart sont basées sur les transcriptions d'enregistrements clandestins de conversations téléphoniques privées. Les défenseurs de la liberté de la presse disent que le gouvernement a aussi agi de façon à faire taire l'opposition en infligeant des amendes exorbitantes et en intimidant les propriétaires des principales sociétés de médias. Dans une affaire célèbre de 2009, le groupe de média Dogan, un large conglomérat, a été condamné par l’administration des impôts à payer de 2,5 milliards de dollars pour des redressements fiscaux. Les responsables de Dogan ont déclaré en privé que la vraie raison était que leurs publications avaient révélé des scandales de corruption impliquant de hauts fonctionnaires du gouvernement.

L'Union Européenne s'est dite préoccupée par l'effet paralysant de l'amende, qui  a été revue à la baisse (du fait d’une amnistie fiscale) à environ 621 millions de dollars, selon les spécialistes de cette affaire. Désormais, plusieurs journalistes qui travaillent pour le groupe Dogan indiquent qu'il y domine une règle officieuse, celle de ne pas critiquer le parti au pouvoir. Erdogan qui avait auparavant appelé ses partisans à boycotter le groupe Dogan, a vivement démenti tout dessein politique dans l'amende infligé par son gouvernement.

Après la victoire électorale d'Erdogan en 2002, les défenseurs des droits de l'homme l'avaient initialement salué pour ses efforts en matière de liberté d'expression. Mais après une tentative infructueuse de l'opposition laïque pour interdire le parti d'Erdogan en 2008, les observateurs estiment qu'il s’est engagé dans une campagne systématique pour réduire au silence ses opposants. Selon eux, les limites à la liberté de la presse reflètent également le fait que la Turquie ne se sent plus obligées d'adhérer aux normes occidentales à une époque où elle joue le rôle de puissance régionale et que les négociations pour son adhésion à l'Union Européenne sont en plein désarroi.

En mars dernier, lorsque les officiers de police sont venus chez eux pour les placer en garde à vue, Nedim Sener et Ahmet Sik ont fait de la provocation devant les caméras de télévision : « Quiconque y touche, se brûle ! » s'est écrié Ahmet Sik, faisant référence au mouvement Gülen dont les membres, selon les analystes, ont infiltré les plus hauts niveaux de la police et du système judiciaire du pays. En mars, le manuscrit de L'armée de l'imam, le livre-enquête d'Ahmet Sik sur ce mouvement, a été confisqué par la police. Mais celle-ci a été incapable d'arrêter sa publication sur Internet ; 20 000 internautes l’ont téléchargé.

Comme Internet est devenu l'arme principale pour lutter contre la censure, l’accès à plus de 15 000 sites internet a été bloqué par l’État, d'après engelliweb.com, qui recense les pages visées par la censure. Durant plus de deux ans, et jusqu'à l'automne dernier, Youtube a été interdit en raison de vidéos considérées comme insultantes pour Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne. L'agence turque de surveillance a demandé l'été dernier aux sites internet d'interdire 138 mots, dont « animal », « érotique » et « zoo » en anglais et « gros », « blond » et « jupe » en turc. Mais l'interdiction à inspiré un concours en ligne de la meilleure nouvelle écrite à partir des mots interdits, rendant ainsi hommage à la culture média turque toujours dynamique.

Par gitfrance
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L'initiative GIT

GIT France est la branche française du

Groupe de travail international (GIT)

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », une initiative internationale d’universitaires, de chercheurs, d’étudiants, de traducteurs et d’éditeurs née à Paris le 21 novembre 2011

- voir la Déclaration inaugurale plus bas -

Informations globales :

www.gitiniative.com

http://www.facebook.com/pages/GIT-Initiative/288505904533560?ref=ts

Des branches nationales sont en voie de création dans de nombreux pays

Branche en France : www.gitfrance.fr

Branche en Amérique du Nord : http://gitamerica.blogspot.com/

Branche en Turquie :  http://gitturkiye.com/

 

 

 

Pour suivre l'actualité des libertés en Turquie

http://www.susam-sokak.fr/ (Blog d'Etienne Copeaux, historien de la Turquie)

http://istanbul.blog.lemonde.fr/ (Blog de Guillaume Perrier, correspondant du Monde en Turquie)

http://turquieeuropeenne.eu/ (site d'actualité et de traductions d'articles)

https://akgonul.wordpress.com/2011/12/ (Blog de Samim Agkönül, historien et politiste)

http://www.imprescriptible.fr/  (sur le génocide arménien)

(liste non exhaustive)

GITinitiative

Groupe international de travail (GIT)

formes de chercheurs et universitaires pour la 

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie »

 

Déclaration inaugurale (Paris, 21 novembre 2011)

 

Une situation critique pour la liberté de recherche et d’enseignement

Les mesures de répression gouvernementale et les attaques portées contre la recherche et à l’enseignement universitaire en Turquie se sont intensifiées depuis 2009. Elles ont atteint un niveau alarmant avec l’arrestation, en octobre 2011, de la professeure et politiste Büşra Ersanlı de l’université de Marmara, du directeur des prestigieuses éditions Belge Ragıp Zarakolu, du doctorant en science politique, éditeur et traducteur Deniz Zarakolu, ou de l’étudiante en science politique de 21 ans Büşra Beste Önder. Ils sont détenus dans le cadre des « opérations [anti] KCK », accusés d’appartenir à ce « Rassemblement social du Kurdistan » que dirigerait la rébellion armée kurde du PKK. Ces accusations ont pour seul objectif de faire taire les intellectuels indépendants et de menacer les chercheurs, les universitaires, les étudiants. La justice en Turquie collabore à ce processus de persécution en généralisant la détention préventive des gardés-à-vues, en ordonnant pour certains d’entre eux (Ragıp et Deniz Zarakolu) leur incarcération dans des prisons de haute sécurité, en réduisant les droits de la défense, en s’acharnant sur les prévenus – comme la sociologue Pinar Selek plusieurs fois acquittée ou les journalistes d’investigation Ahmet Șık et Nedim Șener eux aussi accusés de « terrorisme » dans le cadre des procès « Ergenekon » et maintenus en préventive -, en organisant des procès d’Etat.  

 

Avec la systématisation des arrestations arbitraires depuis avril 2009, et des inculpations pour « appartenance à une organisation terroriste », c’est la possibilité même de mener en Turquie des recherches indépendantes comme celle d’en communiquer les résultats à l’université et à l’opinion publique qui sont visées. Le travail régulier des chercheurs, des professeurs, des étudiants, des traducteurs, des éditeurs, devient périlleux avec une menace permanente sur leur intégrité physique, professionnelle et morale. Leur liberté de travail et d’existence est niée comme est mise en danger la liberté de pensée et d’expression dont elle découle. Près de soixante-dix journalistes sont emprisonnés en Turquie pour avoir fait simplement leur métier, auxquels s’ajoutent les milliers de prisonniers d’opinion raflés dans le cadre de la procédure hors-normes du KCK « qui a conduit à environ 8.000 gardes à vue et 4.000 inculpations. Chaque semaine, des dizaines de noms viennent s’ajouter à la liste. » (Guillaume Perrier, Le Monde, 3 novembre 2011). On ne compte plus les membres incarcérés du parti légal turc BDP (et représenté au Parlement). Cette répression considérable ne touche pas seulement les milieux pro-kurdes en Turquie. D’autres intellectuels libéraux sont arrêtés parce qu’ils s’interrogent sur l’action du gouvernement, sur le rôle des organisations de sensibilité religieuse, sur les pratiques de l’appareil d’Etat. Le Centre américain du PEN considère à plus de mille le nombre d’universitaires, d’écrivains, d’éditeurs et d’avocats arrêtés, tandis que l’Association turque des avocats contemporains (CHD) estime que 500 étudiants sont incarcérés.

 

Les sciences sociales, - la science politique aujourd’hui particulièrement -  paient un lourd tribut à cette bataille pour la liberté scientifique et intellectuelle en Turquie. Le simple fait d’étudier ou de débattre de concepts tels que « démocratie » ou « droits de l’homme », le simple fait de publier des ouvrages sur la diversité culturelle de la société turque, sur les structures de l’Etat, sur l’histoire des minorités (incluant le génocide des Arméniens) peuvent désormais être retenus contre leurs auteurs et les conduire en prison dans l’attente interminable d’un procès.  Après avoir été quelque peu assouplies dans les années 2000, les barrières de la peur paralysent de nouveau la société turque et ses forces intellectuelles. Elles peuvent les détruire. L’intimidation est partout et au plus haut niveau de l’Etat et du gouvernement, comme le rappellent les déclarations menaçantes du Premier ministre Erdoğan, le 18 novembre à Bitlis, à l’encontre de ceux qui s’interrogent sur la légalité des si nombreuses procédures pénales visant la liberté d’expression. Les chercheurs, universitaires, éditeurs, traducteurs, étudiants, tous ceux qui donnent vie aux univers scientifiques et académiques d’un pays doivent désormais se contraindre et s’autocensurer s’ils veulent survivre. A moins d’affronter la police, la justice, les tribunaux et les procès, et pour ne pas évoquer les campagnes de presse insultantes et dégradantes. C’est inacceptable. Et nous protestons avec eux, pour eux et pour ce qui nous unit à eux, le principe supérieur de liberté de recherche et d’enseignement.

 

*

 

L’initiative d’un Groupe international de travail

Solidaires de nos collègues de Turquie, nous appelons les chercheurs et universitaires du monde entier à participer à un groupe international de travail (GIT) « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », et à en créer les antennes dans chaque pays. Ses activités prendront place dans le périmètre régulier des universités, des maisons d’édition et des centres de recherche. Elles auront pour but la production et l’articulation entre elles de connaissances approfondies sur l’état des libertés en Turquie. Elles s’inscriront dans les pratiques habituelles des chercheurs, enseignants, étudiants, traducteurs, éditeurs et vulgarisateurs de la recherche. Elles s’exprimeront au travers de rencontres, de conférences et de séminaires portant sur la connaissance et l’analyse des conditions générales de la recherche et de l’enseignement (en Turquie). Elles se traduiront par de nombreuses contributions de spécialistes, par la production d’un savoir inédit et par sa large diffusion. Ce groupe international de travail réalisera une veille documentaire sur tous les faits relatifs à la situation des chercheurs, universitaires, étudiants, éditeurs, traducteurs persécutés. Il travaillera à la connaissance de l’exercice de la liberté d’expression, de la libre circulation des informations critiques ou non conventionnelles, et de la liberté d’engagement et d’association en Turquie, exercice qui conditionne l’existence de ces libertés plus spécifiques mais néanmoins essentielles de recherche et d’enseignement. Il examinera les processus de construction de la démocratie et les blocages auxquels se heurte la démocratisation en Turquie, historiquement et dans un contexte international renouvelé avec les révolutions du « printemps arabe ». Il se propose aussi de constituer une plate-forme d’information, exposant notamment l’ampleur de l’actuelle répression intellectuelle en Turquie, ou bien le sort personnel des collègues menacés ou emprisonnés, ou encore les questions juridiques, politiques, économiques, sociales relatives au processus de démocratisation. Les faits concernant le monde de la recherche et de l’enseignement en Turquie seront confrontés à la situation générale des libertés intellectuelles et publiques dans ce pays mais aussi à des cas similaires ayant affecté ou affectant d’autres pays et, in fine, aux enjeux scientifiques et universitaires dans le monde.

 

Formé de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants, de traducteurs et d’éditeurs, unis dans cette communauté de principes et de pratiques, le Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » fonctionnera comme un centre de recherche diffusant, dans un langage accessible, les résultats de ses enquêtes. La médiation des activités du GIT sera assurée par tous les moyens à disposition de ses membres, publications scientifiques, carnets de recherche sur internet, colloques, conférences et tables rondes, etc., et toutes ces données seront largement répercutées dans la presse généraliste et les grands médias.

 

Des antennes du GIT seront créées dans tous les pays. Chacune d’entre elles fonctionnera de manière autonome selon les principes de travail, d’éthique et d’objectifs décrits ci-dessus. Leur mise en réseau traduira la force et l’efficacité du GIT « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie ». Ce modèle empirique d’association académique internationale pourra envisager, avec d’autres collègues qui en prendraient l’initiative, d’agir, par la recherche, l’étude et la transmission des savoirs, sur d’autres terrains où chercheurs, universitaires, étudiants, traducteurs, éditeurs, sont menacés dans l’exercice de leur métier et de leur vocation. D’autres GIT « Liberté de recherche et d’enseignement » pourraient ainsi voir le jour, concrétisant une dynamique académique pour les libertés démocratiques.

 

La création du Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » est réalisée à l’initiative de Deniz Akagül, maître de conférences à l’université de Lille-1 (économie), Samim Akgönül, maître de conférences à l’université de Strasbourg (histoire et science politique), Salih Akın, maître de conférences à l’université de Rouen (linguistique), Marianne Baudin, professeure à l’université de Paris-13 (psychanalyse), Faruk Bilici, professeur à l’INALCO (histoire), Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales/EHESS (histoire, sociologie), Cengiz Cağla, professeur invité à l’EHESS (science politique), Renée Champion, chercheuse associée au CHISM/EHESS (littérature arabe et histoire des femmes), Etienne Copeaux, historien de la Turquie, Philippe Corcuff, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Lyon (science politique), Yves Déloye, professeur à Sciences Po Bordeaux et à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (science politique), secrétaire général de l’Association française de science politique, Gilles Dorronsoro, professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (science politique), Vincent Duclert, professeur agrégé à l’EHESS (histoire), Paul Dumont, professeur à l’université de Strasbourg (histoire), Ragıp Ege, professeur à l’université de Strasbourg (économie), Gulçin Erdinç Lelandais, docteure de l’EHESS, Marie Curie Fellow, university of Warwick (sociologie), Didier Francfort, professeur à l’université de Nancy-II (histoire), Zeynep Gambetti, docteure de l’université de Paris-VII (philosophie politique), Eric Geoffroy, maître de conférences à l’université de Strasbourg (études arabes et islamiques), Nilüfer Göle, directrice d’étude à l’EHESS (sociologie), Diana Gonzalez, docteure de l’EHESS (sociologie, esthétique),  Gérard Groc, chercheur associé à l’IREMAN/CNRS (histoire), Deniz Günce Demirhisar, doctorante à l’EHESS et ATER à l’université de Paris 13 (sociologie), Ali Kazancigil, co-directeur de la revue Anatoli (science politique), Iclal Incioglu, doctorante à l’université de Paris 7 (psychologie sociale), Lilian Mathieu, directeur de recherche au CNRS, ENS de Lyon (sociologie), Claire Mouradian, directrice de recherche au CNRS (histoire), Christophe Prochasson, directeur d’études à l’EHESS (histoire), Daniel Rottenberg, docteur en médecine, doctorant à l’université de Strasbourg (histoire), Emine Sarikartal, doctorante à l’université de Paris-Ouest, traductrice et éditrice (philosophie), Ferhat Taylan, doctorant à l’université de Bordeaux et traducteur (philosophie), Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS (histoire), Murat Yıldızoğlu, professeur à l’université de Bordeaux (économie).

 

 

Cette équipe a installé à Paris une première antenne du GIT, le 21 novembre 2011.

 

Pour adhérer à l’antenne française du Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », ou pour susciter la création d’une antenne dans le monde, contacter Hamit Bozarslan, Cengiz Cağla, Yves Déloye, Vincent Duclert, Diana Gonzalez ou Ferhat Taylan : hamit.bozarslan@ehess.fr, ccagla2002@yahoo.com,  yvesdeloye@hotmail.com, duclert@ehess.fr, diana.gonzalez2@wanadoo.fr, ferhattaylan@gmail.com

 

Deux sites internet vous informent : www.gitinitiative.com qui présente l’initiative au niveau international, qui fédère les antennes dans chaque pays, qui recueille leurs travaux et rend compte des actions passées, présentes et à venir, et www.gitfrance.fr pour l’antenne créée en France en même temps que la naissance du GIT.

 

 

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